A l’approche de la Nouvelle Zélande,
l’avion est descendu sous la couche de nuages, dévoilant la côte ouest de l’île
du sud surplombée par une longue chaîne de montagnes. Une fois passé les Alpes
Néo-Zélandaises et quelques turbulences, il a survolé une région de plaines
agricoles avant d’atterrir à Christchurch.
Le changement était net ! Plus de
klaxons, de circulation intense, de scooters dans tous les sens, de bouibouis
sur les trottoirs, de vendeurs qui vous accostent dans la rue… J’ai laissé
l’Asie et son vacarme derrière moi et ai découvert un tout nouveau pays à
l’influence britannique évidente.
La ville est calme et propre mais
une grande partie du centre-ville est en ruine et fermée depuis le tremblement
de terre de février 2011. De nombreuses auberges ont subi de lourds dommages et
il n’y a, à présent, plus assez de dortoirs pour héberger tous les routards de
passage. Il vaut donc mieux réserver à l’avance, ce que je n’avais évidemment
pas fait… J’ai donc parcouru une bonne partie du centre-ville en zigzagant
entre les rues barrées avec mon gros sac sur le dos et ai fini par trouver une
auberge avec un lit de disponible grâce à l’amabilité des Néo-Zélandais.
Je ne suis restée que trois jours à
Christchurch, le temps de prendre quelques repères, de faire un tour en ville,
d’acheter une voiture et d’envoyer deux lettres de motivation.
J’ai obtenu un poste de monitrice
d’escalade à Nelson, dans le nord de l’île du sud, pour seulement trois jours. La
route entre les deux villes est très jolie. Les collines sont dorées ou vertes,
il y a de nombreux champs, des moutons et on peut apercevoir quelques montagnes
à l’horizon.
A Nelson, j’ai rencontré Dean, le gérant de la
salle de grimpe, et Rob, un Anglais qui travaille avec lui. Nous avons encadré
des collégiens qui faisaient une sortie scolaire de trois jours avec, au
programme, diverses activités de pleine nature. Le coin était superbe (pas très
loin de Havelock, à l’est de Nelson), le temps magnifique et les enfants plutôt
cools. J’ai commencé à m’habituer à l’accent Néo-Zélandais : ils
prononcent « tint » pour « tent », « tin » pour
« ten », « Bin » pour « Ben », etc. et utilisent
des expressions bizarres comme « Sweet as Bro » qui veut en fait dire
« Okay»… J’ai fait ma première rencontre avec les terribles « sand-flies »,
ces mini mouches suceuses de sang qui provoquent des démangeaisons qui peuvent
durer plusieurs semaines, et ai visité une grotte magique peuplée de milliers
de vers luisants !
De retour à Nelson, j’ai fait la connaissance des
grimpeurs, ai repris l’escalade et me suis remise à la recherche d’un boulot.
Pas facile, surtout que c’est un endroit qui plait beaucoup, que de nombreux
habitants de Christchurch sont venus s’installer ici après le tremblement de
terre et que la saison des fruits ne commençait qu’une semaine avant l’arrivée
de Eva et Nico, un couple d’amis qui était en voyage en Amérique du Sud et avec
qui je devais faire un bout de chemin en Nouvelle Zélande. Bref, j’ai
rapidement abandonné mes recherches et j’ai profité du climat agréable de
Nelson. J’ai fait une semaine de wwoofing (travail dans une ferme bio en
échange de l’hébergement et du couvert) et le reste du temps, j’ai squatté chez
des grimpeurs (Un grand merci à Rob, Richie, Ted, Julia, Ayla, Amanda, Digby,
Mark, Petra, Dave et la famille Jackson !!)
Je suis allée faire un tour dans Golden Bay, à
l’ouest, une région que j’ai adorée ! Les plages de Wharariki et Fossil
Point sont splendides même par temps couvert. Par contre, faire une rando de 3h
pour aller au sommet de Knuckle Hill, un point de vue idéal sur la côte, quand
il y a de la brume, ce n’est pas une très bonne idée…
Tout au bout de Golden Bay, il y a Farewell Spit, un
banc de sable immense, réserve naturelle pour oiseaux sauvages, accessible
librement uniquement sur les quatre premiers kilomètres (pour aller au bout, il
faut payer un tour organisé). En y allant tôt le matin, j’étais seule sur
la plage et ai pu voir de nombreux oiseaux dont des cygnes noirs.
Mi-mars, je suis allée grimper à Castle Hill avec
Rob, Richie, Ted et Petra. L’endroit est génial ! Il y a de nombreux blocs
de calcaire dans une vallée magnifique. Par contre, le rocher est pas mal
patiné du coup nous avons principalement grimpé à Flock Hill, un site peu
fréquenté, quelques kilomètres plus loin.
La pluie a mis fin à notre petite aventure et nous
sommes rentrés en empruntant Arthur’s Pass où nous avons croisé des Kea, sorte
de perroquets montagnards très intelligents mais aussi assez fourbes (ils
n’hésiteront pas à arracher des morceaux de votre tente ou les joints de votre
voiture !).
Pendant ces deux premiers mois, j’ai également
grimpé à Paynes Ford (Takaka) et Pohara, fait du planeur avec Ted, rejoint Rob
et Digby pour des parties de pêche sur la plage de Nelson, marché jusqu’au
centre géographique de la Nouvelle Zélande avec Chris, fait un petit tour à
Cable Bay et revu James, un Kiwi que j’avais rencontré en Russie, avec qui je
suis allée au Lac Rotoiti.
Et je n’ai pas réussi à m’éloigner plus de quatre
jours de Nelson !